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Hello hello, j'espère que tu vas bien. Moi je vais super bien aujourd'hui, j'ai très très très envie de te parler du sujet du jour qui est l'impact de faire une coupure significative dans le quotidien pour les chiens réactifs avant de commencer un travail par rapport à cette réactivité.
Personnellement je trouve vraiment important de toujours commencer un travail avec un chien réactif par une phase que j'appelle la phase réactivité 0, c'est à dire une phase où on va vraiment faire en sorte que le chien n'ait plus d'épisodes où il va réagir. L'objectif de cette phase en fait c'est de faire en sorte que le taux de cortisol dans le corps du chien puisse redescendre parce qu'en fait à chaque fois qu'il a un épisode de réactivité, il a ce qu'on appelle un pic de cortisol et ce pic il met plusieurs jours derrière à redescendre à un taux qui est la norme. Et s'il n'est pas complètement descendu, le problème c'est qu'il va avoir tendance à remonter beaucoup plus vite et donc avoir le chien qui déclenche beaucoup plus vite dès qu'on l'expose à son déclencheur.
Le déclencheur c'est le truc qui fait qu'il est réactif donc ça peut être, je sais pas si ton chien est réactif vélo, c'est le vélo le déclencheur. Si tu souhaites que je rentre plus dans les détails, n'hésite pas à me le dire en commentaire et je creuserai un petit peu plus dans un autre épisode, mais pour aujourd'hui je vais me contenter de cette simple explication là. Cette phase réactivité zéro elle est souvent super contraignante et souvent on la sous-estime aussi et on se dit c'est beaucoup de choses à mettre en place, c'est bon on va s'en passer, voilà c'est naturel, c'est humain, mais aujourd'hui ce que je voudrais justement t'expliquer c'est en quoi pour moi ça a été game changer, ça a vraiment tout changé dans mon expérience que je vais t'expliquer.
Donc cette expérience, je te fais juste un petit disclaimer, c'est mon expérience à moi bien sûr et c'est avec les personnes et les chiens que j'ai moi. Ce n'est pas du tout une recette universelle, bien sûr si tu en as le besoin, si tu éprouves des difficultés avec ton chien, n'hésite pas vraiment à te faire accompagner par un professionnel. Alors l'histoire du jour, ça se passe avec Gandalf et ça s'est passé sur toute l'année qui vient de s'écouler.
Pour te mettre un petit peu de contexte, Gandalf pour l'instant, tu le sais, il vient d'avoir dix ans en décembre et il devient aveugle parce qu'il a, voilà, une maladie qui fait que ça va arriver. C'est très progressif et au fur et à mesure que sa vue décline, il développe de plus en plus de peurs. Et le fait qu'il développe pas mal de peur fait qu'il a cette tendance à faire de mauvaises associations, en tout cas maintenant plus qu'avant.
Et donc dans ce contexte là, est arrivé un grand changement majeur dans ma vie, c'est que mon compagnon est venu emménager chez nous. Donc l'endroit où Gandalf vit, il y a un humain qui est venu s'installer et qui est venu partager son quotidien un petit peu du jour au lendemain. Gros changement donc dans la vie de Gandalf et il se trouve que si tu ne connais pas Gandalf, tu ne le sais peut-être pas encore, mais Gandalf pendant tout un temps, son deuxième prénom c'était Rantanplan, parce que Gandalf a déjà naturellement depuis tout petit une grosse tendance à se prendre des gamelles, à être très maladroit, voilà, c'est vraiment dans sa nature, il a toujours été comme ça.
Et il se trouve que mon compagnon aussi malheureusement, comme quoi je suis abonnée à ce genre de personnalité. Et donc le côté négatif de l'histoire, c'est que quand tu mets deux personnes comme ça, dans le même espace de vie, ben ça arrive très très souvent les accidents. Et il y a eu comme ça des petits incidents tout bêtes, où Gandalf et mon compagnon se cognaient, ou ils essayaient de s'éviter, ils n'arrivaient pas, ça finissait en gamelles, voilà, des simples accidents comme ça, de vraiment de maladresse.
Et malheureusement Gandalf s'est fait mal quelques fois dans ces accidents là, et malheureusement il a associé cette douleur, ces accidents, non pas à sa propre maladresse, parce qu'il en a pas conscience, il l'a associée à mon compagnon. Alors que bien sûr mon compagnon n'avait aucune intention de faire mal, il est juste aussi maladroit que lui, et donc en faisant cette association, il a commencé à avoir peur directement de mon compagnon. Et ça a commencé à créer un effet boule de neige très négatif, c'est à dire que Gandalf commençait à avoir peur dès que mon compagnon faisait un mouvement.
Donc mon compagnon faisait un mouvement mais genre pas du tout vers Gandalf, juste il bougeait la main, parce que je sais pas, il se levait ou quelque chose comme ça. Gandalf prenait peur, était en panique, et donc il voulait fuir, il le faisait avec toute sa maladresse, et donc il se cognait sur le premier meuble qui passait, il se faisait mal, et hop encore une raison dans la tête de Gandalf de se dire "ah mais j'avais raison d'avoir peur, puisque voilà encore un accident". Et donc l'effet boule de neige s'est mis en place, et ça entretenait vraiment la réactivité de Gandalf.
Et tu vois typiquement, là c'est le genre de situation où le fait de créer cet environnement pour avoir une phase réactivité zéro, ça peut être très contraignant, parce qu'on est dans la maison, et donc à la fois Gandalf vit ici, mon compagnon vit ici, je peux pas en sortir un de l'équation, et en même temps Gandalf, son pic de cortisol ne descendait pas vraiment, puisqu'il n'avait pas le temps de redescendre avant qu'un nouvel épisode de pic ne survienne. Donc c'était vraiment important pour lui qu'il y ait quelque part une coupure pour qu'il soit capable de faire autre chose comme association. A ce stade là, je te cache pas qu'on parlait déjà de médication, justement parce que c'est une situation qui est complexe à gérer.
Mais j'ai commencé d'abord par faire une première tentative en isolant physiquement Gandalf derrière une barrière à chaque fois qu'il était exposé à mon compagnon. Donc j'ai mis une barrière qui séparait en gros le salon de la salle à manger et la cuisine, et mon compagnon n'avait pas le droit d'aller dans le salon. Le salon était dédié à Gandalf, mais il voyait toujours tout ce qui se passait, parce que la barrière, ce sont des barreaux, donc il avait toujours le visuel.
Le but était que Gandalf ait sa bulle physique, et que mon compagnon n'entre jamais dans cette bulle. Et aussi de protéger Gandalf physiquement, qu'il soit dans un endroit où il avait moins de chances de se faire mal. Et effectivement, en faisant ça, il n'y avait plus d'accidents où vraiment il se faisait mal physiquement.
Par contre, il continuait en fait de déclencher son pic de cortisol. Je dis ça comme si c'était volontaire, ça ne l'est pas, mais ce pic de cortisol arrivait toujours. Dès qu'il voyait mon compagnon passer devant la barrière, il était déjà en panique, et donc il déclenchait malgré qu'il n'avait pas de réel accident derrière et ce pic interne suffisait à entretenir sa réactivité. Donc ça n'a pas vraiment résolu mon problème. Oui, il n'y avait plus d'accidents physiques, mais non, la situation ne s'améliorait pas. Gandalf ne se retrouvait pas plus capable d'être au contact avec mon compagnon suite à cette mesure-là, parce qu'il continuait d'avoir ces pics de cortisol.
Ensuite, deuxième solution qu'on a testée, c'était de la médication légère. Donc ça c'est avec mon vétérinaire, je vais pas rentrer dans les détails. Ça a eu une amélioration quand même assez significative, mais ça restait insuffisant dans mon cas. Il a fallu envisager qu'on aille voir pour de la médication plus lourde, et j'étais en tout cas dans un premier temps réticente à cette idée, je voulais tester autre chose.
Ce qui m'emmène à ma troisième solution qu'on a testée, qui était de mettre un rideau occultant par-dessus cette barrière. Donc on avait la protection physique qui était toujours là, et on avait en plus un isolement qui était visuel. Gandalf ne voyait plus du tout mon compagnon. Il continuait de l'entendre par contre, mais il ne le voyait plus.
Et tu vois, je reviens un petit peu à ce que je disais que parfois c'est contraignant, c'est que ça implique de modifier mon mobilier. J'ai dû installer ces barrières, faire des trous dans mes murs, faire un travail de réflexion pour modifier mon salon, pour faire en sorte de créer cet espace qui soit confortable pour Gandalf et pour nous. Et l'installation du rideau, ça aussi c'est des trous dans les murs, c'est des contraintes qui sont là au quotidien dans mon environnement de vie, dans notre environnement de vie. Et ça peut rebuter, ça peut sembler extrême comme mesure, mais reste avec moi parce que le jeu en a valu la chandelle.
Donc on a installé ces rideaux. C'est une bête tenture comme tu mettrais aux fenêtres, simplement occultant, de sorte que Gandalf ne voyait plus du tout mon compagnon. Et je vais être très franche avec toi, après ne serait-ce qu'une semaine, allez peut-être deux, j'avoue que j'ai pas noté les dates exactes, mais ça a été très rapide. À partir du moment où on a fait ça, Gandalf a commencé à pouvoir se détendre pour de vrai. On a eu le cortisol qui a baissé et on a réussi à avoir un quotidien qui était léger de nouveau pour chacun d'entre nous.
Et à partir de là, tout a changé. Gandalf a recommencé à être capable d'apprendre, et ça plus sa résilience légendaire, parce que Gandalf est quand même un chien très très résilient, ça a quelque part presque suffit à résoudre notre problème. À partir de là, Gandalf est redevenu curieux vis-à-vis de mon compagnon, il revient vers lui, il va chercher des caresses, et on reste un petit peu prudent pour l'instant, on essaye de pas griller les étapes bien sûr, parce que ça ne fait pas tout, mais on a un changement là qui est déjà incroyable.
Pour te dire, là, après deux semaines, si je laisse le rideau ouvert, mon compagnon peut de nouveau passer à côté de la barrière, et Gandalf est détendu, couché, il réagit plus du tout.
Ça, avant le rideau, c'était impensable. Avant le rideau, Gandalf aurait été à l'autre bout du salon, contre le mur, à épier mon compagnon, à être tendu, et maintenant il est couché, en train de mastiquer, juste derrière la barrière, en train d'observer mon compagnon qui passe juste devant lui.
Alors bien sûr, encore une fois, j'insiste, ça a été la solution entre guillemets miracle pour moi, pour Gandalf, pour notre situation, ça n'est évidemment pas quelque chose qui sera adapté à tout le monde, c'est toujours quelque chose qui est à voir au cas par cas, et c'est pour ça que c'est important d'aller consulter un professionnel, toi individuellement, avec ta propre réalité, tes propres besoins, tes propres problématiques.
Et la résilience aussi de ton chien ne sera pas forcément la même que celle de Gandalf. Gandalf est vraiment un chien qui a une résilience exceptionnelle, je le sais, et je tiens à insister là-dessus, parce que ça a été aussi exceptionnel grâce à cette résilience aussi. Mais je voulais t'expliquer cette histoire pour t'expliquer à quel point ça peut être vraiment gamechanger de vraiment t'investir, de vraiment mettre en place ces choses, ces contraintes qui font en sorte que ton chien est isolé de ce qui va le faire déclencher.
Surtout s'il vit au quotidien avec cette chose là, et que donc son cortisol fait du yo-yo tous les jours mais il redescend jamais à un taux qui est normal. Parce qu'ici, dans mon cas en tout cas, ça m'a vraiment évité de devoir passer par la case médication. Tout ça pour le prix d'un bête rideau chez n'importe quel magasin discount dans lequel tu pourrais en trouver.
Et bien sûr le travail n'est pas terminé ici, mais par contre on a trouvé comment vraiment mettre en place la phase réactivité zéro pour ensuite être dans les meilleures conditions pour travailler.
Et c'est tout pour cet épisode, j'espère qu'il t'aura plu. Et je t'invite vraiment à me partager tes ressentis par rapport à ce que j'ai dit aujourd'hui. Et surtout à t'abonner et à liker cet épisode s'il t'a plu. Si jamais il y a un sujet que tu as envie que je développe dans un des prochains épisodes de podcast, n'hésite pas à me le dire aussi. Sur ce, je te dis à la prochaine, prends bien soin de toi et de tes quatre pattes.