La où tout a commencé - Partie 5

Le défi des compétitions en Agility

Aujourd'hui, on va parler de mon expérience avec les compétitions d'Agility. Comme beaucoup, une fois que j'ai commencé à avoir un certain niveau avec Gandalf, et que j'ai été capable de travailler en présence d'autres chiens, la question des compétitions a commencé à se poser pour moi. J'étais curieuse, encouragée par ma coach et je voyais un peu ça comme une finalité à mon épopée de l'agility donc j'avais envie d'aller au bout des choses.




Quand tu veux démarrer les compétitions en Agility, en tout cas à l'époque dans la fédération dans laquelle j'étais, c'est à dire la St Hubert, tu dois commencer par passer un brevet qui te donne accès ensuite aux compétitions. Ce brevet nécessite de passer une épreuve, un parcours relativement simple dans lequel tu dois faire passer ton chien par tous les obstacles que tu pourrais avoir en concours, y compris certains qui ne sont quasiment jamais utilisés en concours mais comme ils sont officiellement repris dans la liste, il faut y passer pour avoir ton brevet, parce qu'on sait jamais quoi. Je pense notamment à la table sur laquelle le chien doit monter et s'arrêter pendant x secondes qu'on ne voit jamais en concours mais qui devait faire partie du brevet. Je rappelle que je te parle d'une époque qui date de quasiment 10ans, ça a peut être changé depuis, à vérifier. Encore une fois, je parle de mon expérience ici. Pour passer cette épreuve, tu dois te renseigner sur le calendrier de la fédération pour voir où la passer parce qu'il y a une sorte de tournante entre les clubs de belgique tout au long de l'année, donc soit tu attends longtemps pour arriver au jour ou ton club l'organise, soit tu le passes dans un lieu où tu n'avais jamais mis les pieds avant.


Juste d'y repenser là, je t'avoue que je sens le stress monter en moi. Le contexte des épreuves ou des examens, les compétitions,... C'est toujours un truc qui me fait énormément stresser. Perfectionniste au possible avec un syndrome de la bonne élève bien corsé chez moi à l'époque et on va pas se mentir, je travaille toujours dessus aujourd'hui. Tout ce qui est en dessous de l'excellent, dans ma tête, c'est honteux. En plus quand je stresse, je perd mes moyens, je deviens plus stricte, beaucoup moins fun, ce qui mène à un Gandalf qui décroche puisqu'il veut juste s'amuser, du coup il est pas avec moi, fait des erreurs, et je stresse encore plus. Un joli cercle vicieux !


Là, on est sur un sujet beaucoup plus compliqué que juste trouver un outil pour l'éducation de mon chien maintenant que j'y repense. Car je t'explique ça avec le recul et je me rends compte que à l'époque je n'en avais pas conscience du tout. Je pensais à l'époque que c'était mon chien qui avait du mal à s'adapter au contexte de l'Agility, surtout en compétition parce que je t'ai parlé des séminaires où on arrivait tout juste à travailler mais la on était en petits groupes, or en concours il y a tout un contexte encore plus compliqué à gérer, beaucoup plus de monde, des chiens qui aboient partout, des humains inconnus sur le terrain, des lieux totalement nouveaux non seulement pour le brevet mais aussi pour les concours puisque ça fonctionne aussi en tournante à travers tous les clubs de Belgique.


Et en soi c'est juste, en effet Gandalf avait du travail de ce coté là mais il y a mon état émotionnel aussi qui jouait énormément, et ça je n'en avais pas conscience. Mon propre stress, personne ne m'avait conscientisé à son impact sur mon chien, et donc je mettais une grosse partie de la responsabilité du « problème » sur mon chien alors que ça venait de moi. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai commencé à prendre conscience de cet aspect là alors qu'il me semble vraiment essentiel.


Tu te souviens dans l'épisode où je t'ai parlé de la fois où j'ai failli perdre Gandalf en balade, je t'ai dit qu'il n'osait pas m'approcher quand il m'a retrouvée, tellement j'étais en panique à l'intérieur de moi, j'avais du lui tourner le dos et continuer à marcher pour qu'il me rejoigne. C'est exactement de ça que je parle. Le chien, en bonne éponge émotionnelle, doit dealer avec tout ça et quand tu n'as pas conscience que ça se joue à l'intérieur de toi, tu peux facilement tomber dans le jugement vis à vis de ton chien. « Mais pourquoi tu reviens pas, tu sais le faire quand même » pour rester soft. Alors qu'en fait oui il sait, ce n'est pas parce qu'il veut t'énerver qu'il ne vient pas, ni parce qu'il a soudainement oublié, mais juste à cet instant, il ne peut pas dealer avec ton état émotionnel. Donc soit il reste là à attendre, soit par exemple il part sur plein de distractions, oh mais ça sent bon par là, ou bien il part vers les copains chiens, comme Gandalf en concours d'Agility.


Alors ce que je te propose pour cet épisode, c'est que la prochaine fois que tu te retrouveras dans une situation similaire ou ton chien décroche de toi et que tu ne comprends pas pourquoi, prends une profonde inspiration et prends conscience de ce qui se joue à l'intérieur de toi. Comment tu te sens, es tu détendue ou stressée ? Prends le temps d'explorer ça et juste laisse venir ce qui vient. Ne cherche pas trop longtemps, c'est ce qui vient en premier, ce qui te parle, qui compte.


Une fois que tu auras pris conscience de ça, je ne peux pas te dire que ça va soudainement disparaitre, mais tu auras déjà plus de compassion pour toi et pour ton chien, et tu auras déjà beaucoup plus facile à gérer ce qui se passe à cet instant là parce que tu le comprendras mieux. Tu pourras aussi peut etre mieux cibler l'accompagnement dont tu pourrais avoir besoin. Moi par exemple, me détoxifier de mon syndrome de la bonne élève et apprendre à gérer mon stress, c'est quelque chose que je fais en parallèle et qui m'aide non seulement avec mon chien mais aussi dans tous les aspects de ma vie.


Pour finir et en revenir aux concours, comme tu l'as surement compris ça a été aussi un peu chaotique pour moi et Gandalf, même si je suis très fière aussi de certains parcours qu'on a eu l'occasion de faire. Pour finir, j'ai quand même décidé de les arrêter, parce que j'ai réalisé que ca créait plus de stress qu'autre chose chez moi, pour plein de raisons qui ne sont pas spécialement liées à mon chien, et surtout que ça n'était absolument pas la finalité que je souhaitais atteindre. Ce que je cherche au travers de l'Agility, c'est de m'amuser avec mon chien, de collaborer avec lui pour réussir le parcours le plus vite possible et ça, ce n'est pas forcément en concours que ça se passe, et même si le stress de la compétition accentue encore plus l'adrénaline qui me plaît tant dans ce sport, ça reste un peu trop intense pour moi. 

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Là où tout a commencé - Partie 4
Nos débuts en Agility & la clé du focus